Du profilage des patients aux thérapies géniques, en passant par le diagnostic moléculaire et de nouvelles formes de vaccination, les possibilités ouvertes par la médecine personnalisée sont immenses. C’est aussi un enjeu considérable pour l’économie des systèmes de santé, et bien sûr pour les grandes firmes pharmaceutiques, qui ont dû repenser en profondeur leurs démarches de recherche et développement.
Le concept de médecine personnalisée a été développé il y a deux décennies par la société suisse Roche, l’un des leaders mondiaux de l’industrie pharmaceutique. Le concept initial était fondé sur une réalité très simple dans la pratique médicale: le même médicament peut provoquer des réactions différentes selon les patients, et pour un patient donné, certains médicaments fonctionnent et d’autres non.
Avec l’introduction dans les années 1990 de l’Herceptine, un traitement pour le cancer du sein, Roche a démontré qu’il était possible d’anticiper, grâce à un simple test sur les patients, ceux pour qui le traitement serait le plus bénéfique, et ceux pour qui il ne le serait probablement pas.
Il est désormais possible de personnaliser les traitements, c’est-à-dire de n’administrer un médicament qu’aux patients qui réagissent positivement. L’impact de cette nouvelle approche est énorme: une efficacité accrue, moins d’effets secondaires, et plus de temps ni de ressources perdus pour un traitement inopérant.